Journée des droits des femmes – Portraits de femmes à la CAA de Nantes

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A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la cour a souhaité mettre en avant trois portraits de femmes qui y travaillent. Elles ont bien voulu nous détailler leur parcours, ici ou ailleurs, dans la fonction publique ou dans le secteur privé. Leur témoignage illustre la richesse et la diversité de leur carrière, les voici !

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 Isabelle Perrot, présidente de la 1ère chambre : « Selon moi le rôle des femmes dans le monde du travail n’est pas conditionné par les questions de genre et de féminisation des intitulés de poste »

Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?

 Je suis mère de deux enfants de respectivement 40 et 32 ans, et grand-mère de deux garçons de 4 ans et 3 mois.

Je suis entrée dans le corps des TACAA en juillet 1984, par la voie du concours de recrutement complémentaire. J’ai mené ma carrière entièrement dans le corps depuis cette date.

Je suis également peintre et pratique le chant lyrique et le chant en chorale, ainsi que le tricot.

Grâce à Duolingo je parle désormais l’espagnol, l’italien, et comprends l’allemand et l’espagnol.

Ces précisions et leur ordre de présentation ne sont pas neutres, mais destinés à illustrer ce qu’une femme des XX ème / XXI ème siècles, qui a mené dans la haute fonction publique une carrière qui me semble des plus convenables, a pu et peut en outre faire pour contribuer à son épanouissement personnel.

Vous venez d’être nommée sur la liste d’aptitude pour la nomination au grade de première vice-présidente de la CAA, quel regard portez-vous sur votre parcours ?

Je viens d’être nommée au grade de premier-vice président à la CAA de Nantes. Je souhaite ici conserver le neutre de la dénomination du poste, car selon moi le rôle des femmes dans le monde du travail n’est pas conditionné par les questions de genre et de féminisation des intitulés de poste.

Chacun accomplit son rôle dans une fonction, non dans une fonction genrée.

Je considère mon parcours professionnel, qui aura été de 40 ans lorsque je serai atteinte fin 2023 par la limite d’âge, comme me satisfaisant entièrement. Il correspond aux choix personnels que j’ai faits, et n’a pas été à mes yeux perturbé par le fait que je suis une femme. Je n’ai pas été confrontées à des faits importants de discrimination homme/femme, et j’estime que l’exercice de mon métier m’a permis d’élever mes deux enfants dans de très bonnes conditions, malgré des affectations parfois éloignées de mon domicile. (Poitiers, Versailles, Bordeaux, Paris, Cergy, puis Nantes).

Selon vous, quels sont les leviers pour parvenir à une meilleure égalité femmes – hommes dans les JA ?

Dans ces conditions, je ne suis pas très bien placée pour proposer d’autres leviers destinés à assurer une « meilleure » égalité homme-femme.

Je tiens juste à préciser que, dès lors que je me suis trouvée en position d’exercer des responsabilités dans les diverses juridictions qui ont jalonné mon parcours, j’ai pris grand soin de tenir compte de la situation personnelle et familiale de mes collègues et de toujours faire en sorte que celles et ceux qui avaient des enfants et une vie de famille avec les contraintes qui s’y attachent puissent s’organiser en conséquence, dans les limites de l’intérêt du service bien entendu.

Pouvez-vous me résumer la journée des droits des femmes en 3 mots ?

La journée des femmes, désormais perdue au milieu d’un nombre infini de « journées de *** » est celle qui, à mes yeux, a un véritable sens, car elle est mondiale et célèbre tous les destins de femme, choisis, subis, assumés ou combattus.

 

 

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Blandine Loonis, correspondante informatique : « Femme sensible, pacifique, je ne me décrirai pas comme féministe mais je ne supporte pas l’injustice et le mépris donc je dois quand même l’être un peu »

Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?

Correspondante informatique de la cour administrative d’appel de Nantes depuis bientôt 11 ans, j’aime mon travail et m’investis quotidiennement pour développer mes compétences au service des utilisateurs de la juridiction. Ce poste demande savoir-faire mais aussi beaucoup de savoir-être et je me sers de ma formation dans le commerce pour appréhender au mieux la dimension humaine du métier. Ma double casquette, connaissances métier et connaissances techniques, est je pense appréciée.

Mon ennemi numéro 1 : le stress ! je n’ai pas choisi le métier le plus adéquat pour y échapper…J’essaie donc de le gérer de façon positive pour toujours avancer. Certains jours un peu moins que d’autres, surtout quand mon dos me lâche…

A la cour on me présente souvent comme l’un des « piliers ». C’est toujours flatteur, mais je n’aime pas cette expression. Non pas parce que c’est un terme masculin, mais parce que nous sommes tous indispensables au fonctionnement de la juridiction administrative quel que soit notre poste, notre grade.

Vous exercez le métier de correspondante informatique : traditionnellement, les missions techniques sont souvent assurées par des hommes. Comment et pourquoi avez-vous choisi ce domaine ? Avez-vous eu des difficultés à vous y intégrer ?

Après avoir travaillé passionnément et intensément pendant plus de 10 ans dans le prêt à porter féminin en tant que responsable de magasin, j’ai intégré un peu par hasard la fonction publique à la suite d’un recrutement sans concours. Un virage à 180° à un moment compliqué de ma vie.

J’ai d’abord travaillé en tant qu’agent de greffe à la 1ère chambre, mais rester assise derrière un bureau n’était pas fait pour moi, je me suis vite sentie « à l’étroit » à ce poste.

De par mes fonctions précédentes, je savais que j’avais une certaine appétence pour l’informatique, une faculté à m’adapter, et surtout le goût du service. Lorsque le poste de correspondant informatique s’est libéré, j’ai donc fait part de ma candidature au greffier en chef. Il m’a fait confiance, et j’ai intégré l’équipe, très soudée, des correspondants informatiques. J’ai eu la chance de bénéficier de formations techniques à mon arrivée qui m’ont permises de développer des compétences mais surtout de rencontrer les collègues des autres juridictions. « Mes coachs » comme j’aimais les appeler ! Je me suis très vite intégrée et ai facilement développé mon réseau, essentiel à la survie mentale de tout bon CI qui se respecte ;-).  J’ai pu m’appuyer sur leur expérience pour évoluer et aujourd’hui, j’apporte à mon tour mes connaissances à d’autres collègues. A cette période, la parité ne devait pas être loin d’être respectée car c’étaient souvent des personnels de greffe qui assuraient cette fonction.

Le fait d’être une femme dans un milieu d’hommes n’est d’ailleurs pas un handicap quand on passe l’oral de certains concours du numérique. Au moins on sort plus facilement du lot ! Mais peut vite le devenir quand on doit accepter un poste à l’opposé de la France.

Selon vous, quels sont les leviers pour parvenir à une meilleure égalité femmes – hommes dans les JA ?

Je vais parler de ce que je connais, le poste de correspondant informatique.

Aujourd’hui, il existe des correspondants informatiques de catégorie C comme moi, parmi des B voire A, de filière administrative, SIC ou technique qui assurent pourtant les mêmes fonctions dans des juridictions de taille équivalente. Une inégalité salariale qui s’explique par des stratégies de recrutement différentes au fil des années, mais qui n’est pas en faveur des femmes, ces dernières étant en majorité de catégorie C. Ce vivier, sur lequel s’appuie très fréquemment la DSI, a une connaissance fine des problématiques et attentes des utilisateurs et doit pouvoir progresser au grade de technicien plus facilement. Reconnaître les compétences en récompensant l’investissement et non plus l’ancienneté si on veut les garder en juridiction.

Cette mixité des parcours apporte des compétences nouvelles, une certaine valeur ajoutée et permet aux femmes de trouver leur place dans ce milieu d’hommes.

Il faut également investir massivement dans la formation des correspondants informatique, quasi inexistante aujourd’hui au niveau local ou national et ainsi, pourquoi pas, attirer des profils féminins sur ces postes techniques.

Pouvez-vous me résumer la journée des droits des femmes en 3 mots ?

« Mobilisation » « Solidarité » « Espoir »

 

 

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 Pauline Chaveroux, greffière de la 6ème chambre : « Ma prise de fonctions de greffière, bien que fortement éloignée de mon précédent poste, s’est parfaitement déroulée, grâce notamment aux formations proposées et au tuilage des collègues. »

Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?

Originaire du Bassin d'Arcachon, je suis titulaire d'un master 2 en droit du travail et de la protection sociale. Après une année passée en tant que responsable ressources humaines à La Poste, j'ai passé le concours de secrétaire administrative de classe normale et j'ai pris mes fonctions d'adjointe au chef du secrétariat de la compagnie républicaine de sécurité de La Rochelle en septembre 2016.

Ce premier poste dans la fonction publique a été très riche : d’une part, d’un point de vue humain puisqu’il était important de trouver sa place de « jeune manager » dans un milieu d’hommes, et d’autre part, d’un point de vue professionnel puisque j’étais notamment en charge de la gestion des ressources humaines. Cela m’a permis d’acquérir une bonne connaissance de la législation et des relations avec les différents services extérieurs.

Après quatre années à exercer ces fonctions et désireuse de me donner de nouveaux challenges, je prenais mes fonctions de greffière à la cour en juillet 2020.

Vous exercez le métier de greffière de chambre : il s’agit de votre deuxième poste dans la fonction publique ; comment et pourquoi l’avez-vous choisi ? Est-ce un atout pour votre début de carrière ?

Bien qu’ayant suivi des études de droit, je me suis ensuite spécialisée dans les ressources humaines et c’est un peu par hasard que je retrouve « mes premières amours ». En effet, dans mon précédent poste, j'ai rencontré une collègue qui venait du tribunal administratif de Nantes et qui m’a longuement parlé du métier de greffier de chambre en juridiction administrative. Forte de son expérience, elle m'a convaincu de la diversité des fonctions occupées par le greffier, de son rôle de manager et des responsabilités qui en découlaient.

Ma prise de fonctions de greffière, bien que fortement éloignée de mon précédent poste, s’est parfaitement déroulée, grâce notamment aux formations proposées et au tuilage des collègues.

Souhaitant développer de nouvelles compétences et évoluer dans un nouvel environnement, cette expérience est un véritable atout en début de carrière car mes fonctions de greffière m'ont permis d'enrichir mes connaissances en matière de droit public et de procédure de justice administrative, tout en ayant une vision globale du fonctionnement des diverses administrations.

Selon vous, quels sont les leviers pour parvenir à une meilleure égalité femmes – hommes dans les JA ?

Plusieurs métiers existent au sein des juridictions administratives, chacun avec ses particularités et ses contraintes, il est donc difficile d’apporter une réponse complète à cette question.

Concernant le métier de greffier que je connais plus particulièrement, je dirai qu’il existe déjà des leviers qui permettent aux hommes comme aux femmes d’exercer cette profession en toute égalité : accès aux diverses formations, horaires variables, forte dématérialisation permettant d’exercer en télétravail aisément. Ces conditions de travail contribuent fortement à l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle. D’ailleurs on peut constater que le métier est particulièrement féminisé.

Un axe d’amélioration pourrait être d’accroître l’accès aux formations en distanciel notamment pour permettre aux parents isolés, qui sont encore bien souvent des femmes, de pouvoir les suivre et se former.

Pouvez-vous me résumer la journée des droits des femmes en 3 mots ?

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